En visitant le cloître de la cathédrale de Monreale en Sicile, je me suis arrêté sur ce chapiteau du XIIe siècle qui, à mon avis, donne un enseignement intéressant sur la signification du 15 août. Par cette sculpture, Guillaume II, roi de Sicile (à gauche) dédie la basilique à l’assomption de Marie. En portant l’attention sur l’Ange qui soutient l’abbaye, représenté sous l’abside, je me suis rendu compte qu’il tenait une croix, qu’il porte posée sur sa poitrine.
Anciennement, les lieux de culte importants étaient construit à la croisée de deux lignes énergétiques de la terre, l’une féminine et l’autre masculine, leur union donne naissance à une flamme spirituelle, qui permet à l’énergie de la terre de s’élever pour rejoindre le ciel, nourrissant ainsi la foi et la prière des hommes. Peut-être que cette croix que porte l’Ange indiquait précisément cette rencontre entre deux forces opposées en apparence, mais en réalité complémentaires? Cette union de deux veines de la terre qui permettent l’élévation de la matière vers le spirituel?
Ne serait-ce pas là le message que cherche à nous transmettre la Vierge de l’Assomption, (à droite du chapiteau), en nous montrant de sa main l’abside de l’abbaye, ainsi que Jésus, assis sur ses genoux? Celui de l’union sacrée du masculin et du féminin en nous, qui nous permet de nous élever au-delà de la lourdeur de la matérialité quotidienne pour atteindre les béatitudes du ciel?
Un message qui nous appelle à prendre le temps de nous remplir de l’énergie de la Terre nourricière, de la laisser remonter à travers les canaux de nos deux jambes et d’accompagner leur union dans notre bassin, la base de notre temple intérieur. Par la force de la flamme de notre cœur, elle pourra alors s’élever et atteindre le Ciel par notre tête. En cette journée consacrée à l’Assomption, rappelons-nous de trouver ce temps d’intégration avec la terre et nous mêmes pour rendre nos vies plus légères au service de notre souffle.
Bernard et Angie